samedi 31 mars 2007

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Livre: Hundehoved


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Littérature: Présentation d’une œuvre

Morten RAMSLAND

Hundehoved

En mai 2005, l’auteur danois Morten Ramsland publia son deuxième roman Hundehoved - Tête de chien -, sept ans après Rêves d’acacia. Ramsland, né en 1971, fit ses débuts en 1993, avec le recueil de poèmes Quand les oiseaux s’éloignent. Trois livres pour enfants font également partie de son œuvre. Tête de chien, grand succès critique et publique au Danemark, a déjà été vendu dans une douzaine de pays à travers le monde et sortira en traduction française en 2007, chez Gallimard. Le livre a récemment obtenu le Grand Prix des libraires danois.

« Quelque part dans l’est de l’Allemagne mon grand-père paternel traverse une plaine en courant. » La première phrase du roman de Morten Ramsland est fondamentale, dans tous les sens du mot : le 5 mars 1944, à l’aube, le grand-père du narrateur s’échappe du camp de concentration de Sachsenhausen avec un ami. Les soldats allemands et leurs chiens sont à ses trousses. Tout aurait pu s’arrêter là, note le narrateur, Asger, qui naîtra vingt-sept ans plus tard ; en 1971, comme son auteur. En effet, tout aurait bien pu s’arrêter là, parce qu’Askild Eriksson, le grand-père, et son ami, Herman Hemning, se font rattraper par les Allemands qui décident, comme un jeu, de ne laisser survivre qu’un seul des deux fugitifs : celui qui tuera l’autre. Le gagnant sera Askild, homme condamné au meurtre, et désormais marqué par une profonde culpabilité innocente.

À partir de cet événement primordial, la honte et le remords hanteront la famille dano-norvégienne Eriksson qu’Askild fonde dans la douleur après son retour d’Allemagne. Revenu à Bergen, sa ville natale, il réussit à obtenir la main de Bjørk, fille du grand armateur Thorsten Svensson qui, à la suite d’une faillite et d’une hémorragie cérébrale causées par la guerre, n’est plus en mesure de s’opposer à la liaison entre cet homme rustre, fils d’un simple navigateur, et sa fille cadette, relation timidement commencée quelque temps avant la captivité d’Askild. À cette époque, c’est-à-dire bien avant le meurtre forcé de son ami, l’innocence du jeune ingénieur en génie maritime était déjà profondément entachée : car, Askild Eriksson n’a été envoyé en camp de concentration ni comme juif ni comme opposant au nazisme. Non, en fait au cours de ses études Askild s’était enrichi en faisant de la contrebande, activité qu’il avait poursuivie après l’occupation de la Norvège jusqu’au moment où il s’était fait arrêter pour avoir essayé de vendre à l’armée allemande une cargaison de bois de construction volée dans ses propres entrepôts.

Comme le signale la première phrase du roman, l’histoire des Eriksson est une histoire à risque : au début, tout ne tient qu’à un fil. « La réalité n’est pas pour les enfants », dira plus tard le grand-père à ses petits-enfants Asger et Stinne, c’est-à-dire au narrateur et à sa sœur. Entre-temps, Askild Eriksson est devenu père de famille, alcoolique et peintre cubiste. Il passe en outre sa vie à se faire licencier de chantier naval en chantier naval parce que ses dessins professionnels débordent d’une imagination artistique peu pratique dans la construction des bateaux. En revanche, cette imagination fait défaut à son travail nocturne d’artiste peintre où les vapeurs de térébenthine se mélangent à son haleine alcoolisée sans vraiment faire œuvre. À cause des licenciements réguliers d’Askild, les Eriksson s’habituent d’ailleurs vite aux déménagements : après avoir fait le tour des grandes villes maritimes norvégiennes, ils finissent au Danemark, d’abord à Ålborg, au nord, et ensuite à Odense, sur l’île de Fionie.

À Odense, la ville natale du grand conteur danois H. C. Andersen, la vie change pour les trois enfants d’Askild et Bjørk : Niels, l’aîné, Anne Katrine, sa sœur retardée, et Knut, le petit frère. Chez les Eriksson, les hommes sont presque toujours marqués par le désir de s’enfuir de leur responsabilité, de leur origine, des femmes et de leurs propres envies. Pour Niels – appelé Flapøre, Feuille de chou, à cause de la taille de ses oreilles –, il importe surtout de ne jamais finir comme son père. Par conséquent, il se plonge dans des études commerciales, fait la connaissance de la fille d’un encadreur – dans laquelle il reconnaît une jeune femme vaguement féerique qu’il avait rencontrée quelques années auparavant, au cours d’une longue errance forestière, étant sous l’influence des champignons hallucinogènes – et devient rapidement père lui-même, par accident. Puis, il entreprend une carrière dédiée au dépècement d’entreprises et à la fraude fiscale. Son petit frère, Knut, choisit pour sa part, à l’âge de quatorze ans, une autre tradition nordique, plus ancienne celle-là : il s’engage comme matelot et s’échappe ainsi dans le grand « nulle part » de la mer, laissant seule à la maison familiale, Anne Katrine, la sœur retardée, dont les désirs encombrants ne trouveront jamais de véritable issue.

Le seul vrai problème des Eriksson est, si l’on veut, la réalité. « À cette époque-là, le monde était réel », dit encore le grand-père Askild à ses petits-enfants, en parlant des volées de coups paternelles de sa propre enfance. « Il n’y a pas de malheur si grand qu’on ne puisse y échapper », chuchote de son côté le spectre de l’arrière-grand-père maternel - Rasmus Svensson, appelé Rasmus les Crocs, en l’honneur de ses méthodes commerciales - dans les gigantesques oreilles de Niels, le soir de la naissance de la sœur de celui-ci, quand il se trouve comme d’ordinaire sous l’évier en train de dessiner les petits monstres qui sont l’insigne de son enfance. Les conseils de Rasmus les Crocs, finement dépourvus de considérations éthiques, traversent la boue, les feuilles et autres saletés que les enfants des différents quartiers norvégiens ont pris l’habitude de mettre dans les oreilles de Feuille de chou, et retentissent ensuite dans le récit que s’applique à faire son fils, Asger, de toutes ces histoires familiales qui ne supportent pas toujours la lumière du jour.

La narration de Hundehoved commence pour Asger au moment où il revient d’Amsterdam, après un exil de sept ans consacré à une vie d’artiste peintre qui n’a laissé que des toiles blanches. Avant même son départ pour Amsterdam, son père, Niels, et son grand-père, Askild, ont déjà disparu : le premier dans un accident au Mont Blakhsa, dans l’Himalaya, accompagné de sa maîtresse, une aventurière dano-canadaienne, et le deuxième d’un cancer de l’estomac qui lui offrit, pour en finir avec la vie, une paix aussi tardive que paradoxale. Si Asger revient, c’est surtout parce qu’il se sent appelé par les étranges envois de sa grand-mère mourante : Bjørk, la veuve d’Askild, qui rompt par ses cartes postales excentriques un silence de dix ans, survit à présent seulement grâce aux boîtes de conserves en provenance de Bergen, contenant l’air pur de sa ville natale qu’un membre de la famille de Norvège prend le soin de lui envoyer une fois par semaine. Avec le retour d’Asger, les histoires interdites rentrent également à la maison, c’est-à-dire au fond de ces choses erikssoniennes cachées depuis toujours, enrichies maintenant de la légende d’un vrai trésor familial enfoui. De la bouche de sa grand-mère, Asger entend donc le récit de ces relations maudites qui furent en fin de compte aussi, doit-il reconnaître vers la fin, « le mastic qui maintint notre famille ». Ensuite, il les fait repartir une fois de plus, en racontant tout ce qu’il entend à une autre paire d’oreilles encore, celle de sa sœur qui ne fait pas toujours confiance aux anecdotes familiales qu’offre son frère. Par cet héritage des oreilles, Asger réussit à refaire ce tableau des Eriksson dont la représentation échappait à Askild, le premier peintre. Peut-être arrive-t-il même à se réconcilier avec le souvenir de cette tête de chien qui donne au roman son titre, être aussi simplet que dévorant qui se cachait toujours dans un petit espace sous l’escalier – jusqu’au soir où Asger fut le témoin coupable de son agonie, avec des conséquences effrayantes aussi bien pour lui-même que pour toute la famille.

Ainsi, le livre de Morten Ramsland offre une vaste histoire de la culpabilité et de la honte dans leurs versions scandinaves modernes. Par là, il rappelle également certains des plus grands romans familiaux de la deuxième moitié du 20e siècle : Cent ans de solitude de Gabriel Garcia Marquez et Les enfants de minuit de Salman Rushdie, notamment, mais aussi Le monde selon Garp de John Irving et L’oratorio de noël de Göran Tunström. « Ne laisse pas l’obscurité te traverser », dit un jour Niels, Feuille de chou, à son fils Asger, le narrateur : « C’est beaucoup mieux de traverser l’obscurité soi-même. »

Christian Bank Pedersen, Maître de langue
Christian-Bank.Pedersen@univ-lyon2.fr

Livre: Sous un autre jour

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Autour de Jens Christian GRØNDAHL
Sous un autre jour


de Jens Christian Grondahl.

Traduit du danois par Alain Gnaedig,

Gallimard, 374 p., 21 €.

Dans un essai intitulé « Night Mail », « Courrier de nuit », publié vers la fin des années quatre-vingt-dix, Jens Christian Grøndahl revient à ce qu’on s’habituait déjà à l’époque à appeler l’ex-Yougoslavie. « Nous parlons », dit-il, « de la Yougoslavie comme on parle de quelqu’un avec qui l’on était autrefois marié ». Autrement dit, l’histoire n’est pas finie, mais elle ne nous accompagne plus vraiment.

Selon Grøndahl, nous considérons donc l’histoire - et particulièrement l’histoire contemporaine, peut-être - à travers les mots que nous utilisons pour parler de notre vie individuelle. Dans les deux cas, il est vrai, les ruptures sont assez courantes, parfois de manière catastrophique.

Aujourd’hui, on peut se demander où se trouve le lien entre l’une et l’autre, entre l’histoire contemporaine et l’individu qui s’efforce de se frayer un chemin propre. Et ce lien ne se trouve nulle part, au moins à ce qu’il paraît. Là, il semble y avoir encore une rupture : nous sommes de plus en plus privatisés.

Chez Grøndahl - et surtout dans ses romans les plus récents, à partir de Sous un autre jour, publié au Danemark en 2002 - il est question de cette rupture. Dans un monde contemporain où la considération historique, sociale et morale fait défaut - c’est-à-dire, également, ce monde des particularismes communautaires aigus où la mention du lien et de l’universel est souvent reçue comme un anachronisme embarrassant, voire comme un anathème -, il importe pour l’auteur de réfléchir le temps de l’individu comme un double génitif éminemment fragile, toujours contesté, compte tenu de la difficulté de posséder quelque chose qu’on est. Nous sommes, chacun, notre temps propre et, avec un peu de chance et beaucoup de patience, nous pourrons peut-être même en faire une histoire, la nôtre. Mais ce temps ne nous revient qu’à travers le temps de l’autre, le temps des autres, bref, ce moment partagé qu’est toujours le présent, et ainsi nous sommes à chaque instant touchés et saisis - qu’on le sache, qu’on le veuille ou non — par des histoires qui nous dépassent. Et, parfois, il s’avère même que l’histoire propre a son origine dans quelque chose qui n’a jamais été raconté.

Dans la vie d’Irene Beckman, - le personnage principal dans Sous un autre jour -, cela se fait sentir de façon abrupte. En effet, à l’âge de cinquante-six ans, son futur derrière elle, Irene Beckmann découvre non seulement que son mari va mettre un point final à leur vie commune et partir vivre avec une autre femme ; elle apprend aussi que l’homme qui dans le temps fit subir à sa mère le même destin n’est pas son père biologique. Ainsi confrontée au secret qui se trouve au fond de sa propre histoire, elle part à la recherche de Samuel son véritable père, musicien juif qui au début de la Seconde Guerre mondiale dut poursuivre son existence d’exil. Face à cette histoire inconnue, Irene Beckmann revisite les lieux de sa propre mémoire.


Christian Bank Pedersen, Maître de langue
Christian-Bank.Pedersen@univ-lyon2.fr


Bibliographie :
Été indien, Éd. Le Serpent à plumes, 1996.
Silence en octobre, Éd. Gallimard, 1999.
Bruits du cæur, Éd. Gallimard, 2002 / Folio, 2004.
Virginia, Éd. Gallimard, 2004.
Sous un autre jour, Éd. Gallimard, 2005.

L'Exception


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Christian JUNGERSEN

L’Exception

Le 9 avril 1940, à quatre heures et quart le matin, le Danemark fut envahi par l’armée allemande nazie. Environ deux heures plus tard, le gouvernement danois renonça officiellement à toute résistance. Lors de cette guerre qui n’eut pas lieu, seize Danois perdirent la vie et vingt-trois autres furent blessés.
Après l’« occupation pacifique » du pays — une parfaite contradiction dans les termes —, le gouvernement entama une politique de collaboration, politique largement soutenue par la population danoise. En fait, ce ne fut qu’en 1943 que l’opinion publique commença à se détourner de cette étrange co-existence avec l’agresseur et ce, surtout après les nouvelles des défaites subies par l’armée allemande depuis la fin 1942, notamment en Afrique du Nord et sur le front de l’Est. En août 1943, des révoltes dans plusieurs villes danoises entraînèrent une intervention de la part de Hitler lui-même, réclamant l’instauration de l’état d’urgence ainsi que la peine de mort pour les résistants saboteurs. Le gouvernement danois refusa et démissionna le 29 du même mois, ce qui mit définitivement fin à la politique de collaboration.

La nuit du 2 octobre 1943 eut lieu la rafle des Juifs danois. Pour plusieurs raisons — entre autres une retenue opportuniste de la part du plénipotentiaire allemand au Danemark, Werner Best —, le nombre de Juifs arrêtés lors de cette action fut très bas, se limitant à environ 450. La grande majorité de la communauté juive danoise, autour de 7000 personnes, réussit à se réfugier en Suède. Cette évasion — sur des bateaux de pêcheurs — fut organisée avec l’aide de nombreux Danois. En tout, environ 50 Juifs danois moururent dans le camp de concentration de Theresienstadt.

Les Danois, étaient-ils du côté des justes pendant la Seconde Guerre mondiale ? Malgré la longue période de soutien à la politique de collaboration, l’aide donnée aux Juifs danois fut finalement réelle. Et elle fut également une exception, compte tenu de l’effroyable efficacité de la machine meurtrière mise en marche par le régime nazi. Alors, les Danois peuvent peut-être se permettre d’oublier le fait que très peu des Juifs fuyant l’Allemagne trouvèrent refuge dans le pays durant les années 1930, les lois de l’immigration étant particulièrement dures. « Notre petit pays », dit le politicien social-démocrate K. K. Steincke en 1938, « n’est en aucun cas en mesure de contribuer de façon essentielle à la solution de la soi-disant « question des Juifs », si tant est qu’une telle solution existe. » Steincke fut, entre autres choses, l’un des principaux fondateurs du modèle social qui se développa dans les années d’après-guerre sous la forme de l’État-providence danois.

De façon plus ou moins implicite, ces questions refont surface au début du deuxième roman de l’écrivain Christian Jungersen, L’Exception, paru en danois en 2004. Après un premier roman sur la psychologie de l’amitié — Taillis, publié au Danemark en 1999 —, Jungersen se penche dans son nouveau livre sur la catastrophe majeure de notre temps, les génocides. À travers l’histoire des cinq personnages travaillant dans une institution danoise consacrée à la recherche et à l’information sur les meurtres organisés du 20e siècle, Jungersen ouvre les portes d’un microcosme du mal : au Centre danois d’information sur les génocides on trouve Malene, responsable de projet, Iben, son amie et chargée de communication, Anne-Lise, documentaliste, Camilla, secrétaire, et Paul, directeur de l’institution. Tous les cinq passent leur vie professionnelle à étudier la psychologie du bourreau et l’atroce esprit du communautarisme haineux. Ils sont donc tous familiers avec la logique perverse du meurtrier qui fait un monstre de sa victime innocente. Et ils connaissent presque par cœur l’itinéraire sinueux du tueur qui le mène parfois jusqu’au point où il supplie sa victime d’avoir méritée la « punition » qu’il va lui infliger.

Il est alors peu surprenant qu’au début du parcours raconté par le roman de Jungersen, Malene ressente une envie profonde de consacrer une exposition aux exceptions, si rares, qui se sont manifestées au cours de la Seconde Guerre mondiale : les bateaux danois qui traversèrent le Sund jusqu’aux côtes suédoises, le berger polonais qui creusa un abri souterrain pour seize survivants du massacre du ghetto de la ville de Radin… « « J’ai pensé », dit Iben au sujet de cet événement, « qu’on pourrait intituler l’exposition : « Chacun d’entre nous peut faire la différence » Puisque le but de l’exposition, ce n’est pas seulement de conserver une page du passé, mais de transformer l’avenir. Ça soulignerait cet aspect-là. » » Malheureusement, au Centre danois d’information sur les génocides, tout le monde ne veut pas faire la différence en ce sens-là. Au contraire, dans ce thriller sur le mépris quotidien de l’autre, chacun se voit rapidement soumis à ces « règles » de la haine qu’il s’efforce d’ordinaire à éclaircir, jour après jour. Ainsi, de façon perverse, une différence sera effectivement faite. Et l’avenir en sera transformé, pour le pire.

En effet, au moment même où elles contemplent l’exposition sur les hommes et les femmes qui s’opposèrent au meurtre industrialisé organisé par les Nazis, Iben et Malene reçoivent, comme par hasard, des menaces par courrier électronique, menaces faisant référence à l’histoire des génocides en général et à l’extermination des Juifs en particulier : parce que les deux femmes sont, respectivement, « hypocrite[s] » et « vouée[s] au mal », l’auteur des e-mails les condamne à la mort. Et il promet de la leur donner prochainement. D’où proviennent ces messages ? Est-ce qu’ils ont été rédigés par ce criminel de guerre serbe sur lequel le Centre a récemment publié plusieurs articles ? Où la source est-elle plutôt à trouver à l’intérieur de leur propre monde ? Parce qu’au Centre danois d’informations sur les génocides il y a bien évidemment aussi des « intrus » dont il vaudrait mieux se méfier. Effectivement, les « étrangers » menaçants sont partout.

Quelque part entre l’une et l’autre possibilité, Malene et Iben se perdent dans une spirale de paranoïa et de haine, spirale tant élémentaire que dangereuse. Par là, et au moyen surtout d’un perpétuel changement de perspective — le point de vue est alternativement celui d’Iben, de Malene, d’Anne-Lise et de Camilla —, Christian Jungersen livre une subtile étude romanesque de l’acte destructeur, cet acte qui se fait au quotidien et dont le coupable souhaite parfois lui-même ignorer l’accomplissement.


Christian Bank Pedersen, Maître de langue
Christian-Bank.Pedersen@univ-lyon2.fr

Christian Jungersen, L’Exception

Traduit du danois par Inès Jurgensen,

Éditions Denoël, 731 pages, 25€

Lycée Lamartine

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Lycée Lamartine, Paris
121, rue du Faubourg Poissonnière
75009 Paris
Tél. 01 42 41 13 85
http://www.ac-paris.fr/serail/jcms/s2_75574/lycee
http://www.ac-paris.fr/serail/jcms/s2_75577/formations-specifiques

Le danois au lycée


L'enseignement du danois au lycée Lamartine existe depuis les années 60. Il s'adresse à des élèves de collège et de lycée (à partir de la 4e) de Paris et de la région parisienne qui le choisissent en LV1, LV2, LV3 ou en option au baccalauréat. Il s'agit d'une langue L.I.E. (Langue Inter-Etablissement). L'enseignement concerne la langue danoise, mais également la littérature et la culture.

Les cours de danois au lycée Lamartine, Paris ont lieu le mercredi après-midi entre 13h et 19h. Les lycéens sont répartis sur trois niveaux: débutants, élèves ayant un niveau moyen et souhaitant apprendre à lire et écrire et un groupe pour ceux qui parlent presque couramment et sont capable de lire des textes littéraires. Les cours sont gratuits et dispensés dans le cadre de l'Éducation Nationale.

Lene Sch. Thomsen, Professeur
cours.danois@gmail.com

Lycée International

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Lycée International, Saint-Germain-en-Laye
Section danoise
Rue du Fer à Cheval
BP 5230
78175 Saint-Germain-en-Laye Cedex
Tél. 01 34 51 86 63
www.sectiondanoise.dk

La Section danoise du lycée international
Le lycée international, établissement public composé d'une école élémentaire, d'un collège et d'un lycée, est situé à SaintGermain-en-Laye (78). La condition d'admission est de parler l'une des langues enseignées en section nationale et de résider à une distance raisonnable de l'école. Douze sections sont attachées au Lycée international parmi lesquelles la Section danoise, privée, gérée par une association des parents d'élèves.
Chaque élève partage son emploi du temps entre sa classe française et sa classe nationale. Dans sa classe française, il se trouve avec des camarades internationaux de toutes sections. L'enseignement se déroule en français selon les programmes en vigueur en France. Dans sa classe nationale, il suit, avec ses camarades de section, les enseignements en langue-littérature et en histoire-géographie dispensés par des enseignants étrangers selon un programme de niveau national.
Le lycée international est le seul établissement scolaire en France dans lequel l'enseignement du danois fait partie du programme (6 heures hebdomadaires dans chaque classe, du cp à la terminale). Les cours sont assurés par des enseignants possédant la nationalité et des diplômes danois. Les élèves du 1 er cycle préparent l'examen danois FSA (folkeskolens afgangspf0ver i dansk), et ceux du 2nd cycle l'option internationale du baccalauréat l'OIB, série L, ES ou S.

Margrethe Rønnow, directrice
01 34 51 86 63, section-d
danskeafd@orange.fr

Strasbourg

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Université de Strasbourg
Département d'Études nordiques
24, Rue Descartes
67084 Strasbourg Cedex
Tél. 03 88 41 73 81
www-umb.u-strasbg.fr
www-umb.u-strasbg.fr/scandinave.html
Kristina Junge Jørgensen, Maître de langue
Courriel : jorgensen@unistra.fr


Le danois à l'université Marc Bloch, Strasbourg

Le danois est une langue d'initiation à choisir dans le cadre de UE1 ou UE5 en première année.

Aucune connaissance préliminaire n'est exigée. La première année peut donc concerner tous les étudiants intéressés par le danois.

En première année sont données les bases grammaticales et lexicales. La pratique orale joue un rôle important.

En deuxième année nous étudions des textes originaux (articles de journaux, textes littéraires simples etc.)

En troisième année, l'accent est mis sur la compréhension approfondie de textes et sur l'enrichissement du vocabulaire.

Paris

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Université Paris-Sorbonne - Paris IV
Département d'études nordiques
108, boulevard Malesherbes
75850 Paris Cedex 17
Tél. 01 43 18 41 43
http://www.paris-sorbonne.fr/
http://www.paris-sorbonne.fr/etudes germaniques et nordiques
Nanna Halck, Maître de langue
Courriel : Nanna Halck


Le danois et les études nordiques à la Sorbonne, Paris

Le Département d’études nordiques est, avec Caen, l'un des deux lieux en France où l’on puisse suivre un cursus complet, de la licence au doctorat. Les quatre langues enseignées sont le danois, l’islandais (ancien et moderne), le norvégien et le suédois.
Ces langues étant enseignées en première année au niveau « débutant », aucun pré-requis n’est demandé. Les trois langues scandinaves principales (danois, norvégien et suédois) font également partie des langues proposées en LEA (langues étrangères appliquées).
Les principaux domaines des études scandinaves sont : littérature et civilisation de chacun des pays concernés, histoire, institutions, vie politique, linguistique diachronique etc. En matière de recherches, le Département est rattaché à l’École doctorale IV « Civilisations, cultures, littératures et sociétés. »
Concernant les cours de langue danoise, il y a une focalisation sur l’expression orale et écrite, la prononciation, la civilisation, la littérature et les thèmes relatifs à la vie danoise contemporaine.


Lyon

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Université Lumière - Lyon II
Département d'études scandinaves
Avenue Pierre Mendès-France
BP 11 - 69676 Bron Cedex 2
Tél. 04 78 77 31 36
www.univ-lyon2.fr
http://langues.univ-lyon2.fr/rubrique.php3?id_rubrique=85



L’enseignement du danois à Lyon 2

L’Université Lumière Lyon 2 propose l’étude du danois dans un parcours de licence. À la Section Scandinave de l’Université, les étudiants peuvent en premier lieu aborder la langue et la civilisation danoises au titre d’une « UE langue transversale ». Celle-ci leur offre à partir du premier semestre d’études, et jusqu’au quatrième semestre, des cours de langue, assortis au premier semestre d’un cours de culture et société. La Section Scandinave offre en outre la possibilité d’apprendre le danois au titre d’une « UE libre, autre langue ». Celle-ci propose des cours de danois du quatrième au sixième semestre du cursus universitaire.

En général, l’enseignement de la langue danoise se concentre sur l’acquisition des bases grammaticales — qui ne pose d’ailleurs pas de difficultés insurmontables — et du vocabulaire d’usage courant. L’accent est également mis sur l’apprentissage de la prononciation à travers la lecture et la conversation autour de différents textes (didactiques, factuels et littéraires).

Bourses





ETUDIER LE DANOIS AU DANEMARK

Apprendre le danois au danemark.

Séjours d'études et bourses du gouvernement danois

Vous pouvez bénéficier d’un séjour d’études au Danemark si vous êtes étudiant en danois dans une des universités en France qui proposent cette formation (Paris, Lyon, Strasbourg, Caen et Lille).


1) Stages d’été

Cirius

Il est aussi possible de s’inscrire à des stages d’été d’une durée de 3 semaines. Il s’agit de cours intensifs de langue.

Le gouvernement danois procure également une bourse pour ce séjour, couvrant le logement, le voyage et l’inscription à l’université.

Pour plus d’information contactez le professeur de danois de votre université.

Pour plus d’informations sur les différentes possibilités de séjours au Danemark vous pouvez contacter votre professeur de danois ou consulter le site internet de l’ambassade de Danemark en France : www.amb-danemark.fr

• Stages linguistiques d’été au Danemark en 2007, demander par mail le pdf d'information.

• Une étudiante raconte


2) Les bourses
du gouvernement danois pour les étudiants français.

Cirius

Il est possible, en tant qu’étudiant en danois, de recevoir une bourse d’études et de recherche du gouvernement danois. Cette bourse est distribuée chaque année. Pour recevoir une bourse d’études et de recherche du gouvernement danois, il faut avoir un niveau de 4 années d’études supérieures minimum. La durée du séjour et de la bourse peut être de 3-9 mois.

Le montant de la bourse est d’environ 5000 DKK ( env. 670 euro) par mois.

Les bourses d’études et de recherches sont accordées en priorité aux étudiants en langue danoise, mais s’adressent également aux autres étudiants ayant un projet concret en lien avec le Danemark ou avec les universités danoises.


Que faire pour recevoir la bourse d’études et de recherche
du gouvernement danois ?

Il faut que le boursier se mette le plus vite possible en rapport avec l’établissement d’enseignement supérieur où il souhaite compléter sa formation en vue de son inscription. Il faut l’acceptation de l’inscription à l’établissement avant de demander la bourse.

Ensuite il faut que le boursier s’adresse à son enseignent de danois qui distribue le dossier de demande de bourse

Le dossier :

Le dossier contient d’un formulaire à remplir à ceci il faut joindre le suivant :

• Description détaillée du projet d’études au Danemark/ lettre de motivation

• CV

• Document rédigé du projet de recherche

• Lettre de recommandation des professeurs dirigeant les études en France.

• L’acceptation d’admission par l’établissement où seront effectuées les études ou recherches au Danemark

• Indication des contacts pris au Danemark (p. ex. lettre d’accord du professeur etc.)

• Copies certifiées des diplômes (ou, à défaut, des équivalences et attestations de diplômes)


En plus il faut joindre le suivant :

• Un certificat de connaissances en anglais ou allemand

• Certificat médical

Les dossiers de ces deux derniers peuvent être demandés auprès du professeur de danois de votre établissement.

Contactez le professeur de danois de votre université pour connaître les dates de limite du retour des dossiers.

Les frais de voyage et de logement sont à la charge du boursier. Les études sont gratuites.


• La vie universitaire au Danemark

La rentrée scolaire au Danemark est pour le semestre de l’automne le 1er septembre et pour le semestre du printemps le 1er février. Le danois est la langue en usage dans tous les enseignements.

Pour plus d’information sur la vie universitaire du Danemark consultez les pages internet de chaque université.

L’université de Copenhague, Københavns Universitet : www.ku.dk

L’Université de Aarhus, Aarhus Universitet : www.au.dk

L’Université de Aalborg, Aalborg Universitet : www.aau.dk

L’Université de Odense, Odense Universitet : www.sdu.dk

Séjours

Vous êtes ici > Langue > 2. Stages d'éte, témoignages d'étudiants

Stages d'été
Témoignages


Vivez 24 h/24 à l’heure danoise!
Etudiants en danois, saisissez l’occasion qui vous est offerte pour vous rendre au Danemark. Rien de plus simple pour allier l’utile à l’agréable, sans jamais perdre une miette de danois. Ainsi vous pourrez opter pour une des plus anciennes écoles grundtvigiennes, Askov Højskole. Un cadre verdoyant, de délicieux plats typiquement danois et des enseignants très investis et parfaitement bilingues danois-anglais, vous attendent pour un programme d’enfer.
Entre le chant du matin où vous reprendrez des « classiques » du répertoire danois, les cours de langue et les conférences aux sujets divers et variés (histoire, littérature, arts, musique), des excursions à Ribe, magnifique ville médiévale, Odense avec une visite de la maison de H. C. Andersen et de l’écomusée Den Fynske Landsby, en passant par les pierres de Jelling, vous permettront de découvrir un patrimoine culturel d’une richesse insoupçonnée.
Le soir venu, cinéma, danse et de nombreuses surprises égaieront les « hyggeaften » qui vous permettront de passer de très bons moments avec les autres participants venus des quatre coins du monde.
Convaincus ?
Alors venez déguster le « rødgrød med fløde » et vivez deux semaines inoubliables !

Monique HEITZ (Université Marc Bloch - Strasbourg, 3ème année )



Dansk på Askov
Cet été du 5 au 18 août 2007, j’ai eu le privilège de séjourner dans une højskole créée au Danemark en 1865 par Grundtvig, située à Askov au Sud du Jutland.
Ce séjour fut un enchaînement de découvertes et de surprises agréables.
Tout d’abord la rencontre avec une équipe d’enseignants à notre écoute et parfaits organisateurs, puis la connaissance d’un groupe de participants venant de différents pays européens et de tout âge.
Ensuite le déroulement d’une journée durant laquelle, après l’apprentissage de la langue, s’enchaînaient découverte du pays, de la culture danoise, de la vie au Danemark, de son histoire et de ses institutions.
Nous avons ainsi visité la ville de Ribe : sa cathédrale et son musée viking, Jelling et ses pierres runiques, Odense : ville natale de H. C. Andersen et même Legoland, symbôle de l’ingéniosité des Danois. Nous avons aussi apprécié les conférences, les soirées hyggeaften, sangaften, les leçons de danses anciennes, la soirée avec une famille danoise…..
Souvent tard après ces soirées, nous avions le plaisir de visionner de nombreux films danois en V.O. avec ou sans English subtitles.
Je garde un merveilleux souvenir de ces quinze jours passés au Danemark et peut-être renouvellerai-je cette expérience comme le font certains du groupe ? En tout cas j’ai très envie d’y retourner !

Marie-Claire HERSANT (La Sorbonne-Paris IV)

Stages d'été et Bourses d'études

vendredi 30 mars 2007

Littérature

Littérature - La littérature danoise en France

RECITS
Steen Steensen BLICHER
Présentation d'une œuvre
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OH, ROMEO
Merete PRYDS HELLE
Présentation d'une œuvre
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COCHON D'ALLEMAND
Knud ROMER
Présentation d'une œuvre
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PIAZZA BUCAREST
Jens Christian GRØNDAHL
Présentation d'une œuvre
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L'EXCEPTION
Christian JUNGERSEN
Présentation d'une œuvre
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HUNDEHOVED
Morten RAMSLAND
Présentation d'une œuvre
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SOUS UN AUTRE JOUR
Jens Christian GRØNDAHL
Présentation d'une œuvre
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Lille

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Université Charles-de-Gaulle - Lille III
L’UFR d’Etudes Germaniques et Scandinaves
B.P. 149
59653 Villeneuve d’Asq
Tél. 03 20 33 60 00
http://www.univ-lille3.fr/
www.univ-lille3.fr/licenceslanguesetcultures
Lotte Nør Larsen, Maître de langue,
norlarsen.lotte@gmail.com

Le danois à l’Université Charles-de-Gaulle – Lille III
À l’Université Charles-de-Gaulle, Lille III, le danois peut être étudié dans le cadre d’une « Licence de Langues Scandinaves » ayant le suédois comme sa langue majeure. Cette Licence procure une ouverture à l’ensemble des langues scandinaves et à partir de la deuxième année, les étudiants sont également initiés au danois et au norvégien. À l’enseignement purement linguistique s’ajoute une formation en civilisation scandinave qui aborde d’une part la culture (en particulier la littérature mais aussi le théâtre, le cinéma et le mode de vivre en général) des pays scandinaves et d’autre part l’histoire, les conditions naturelles et les problèmes politiques et économiques de ces pays-ci.

Hors le cadre de la « Licence de Langues Scandinaves », le danois peut être étudié à titre de « Langue Vivante 2 ». Tous les étudiants de l’Université Charles-de-Gaulle, Lille III, étudient une langue (anglais, allemand etc.) en dehors de leur sujet principal et dans ce cadre-ci, il est également possible de s’initier au danois. De même dans le cadre du parcours « Français Langue Étrangère » (FLE) au cours duquel les étudiants doivent s’initier à une langue dont ils n’avaient aucune expérience. Les étudiants souhaitant étudier uniquement le danois, peuvent préparer un D.U.F.L. (Diplôme Universitaire de Formation en Langue) de danois.

Tous ces enseignements s’adressent à des débutants et ne demandent alors aucun pré-requis. Grâce à un certain nombre de bourses, les étudiants ont la possibilité d’approfondir leurs études par des séjours linguistiques au Danemark. Pour toutes vos questions par rapport au danois à l’Université Charles-de-Gaulle, Lille III, merci de me contacter.

Articles

Articles sur la culture danoise

La langue
Plus de cinq millions de personnes sont de langue maternelle danoise et le danois jouit du statut de langue officielle dans les pays nordiques et l’UE. Vu à vol d’oiseau, le Danemark est une collectivité linguistique très homogène. Beaucoup plus de 90 % de ses habitants parlent la même langue et le statut du danois comme langue nationale reste  incontesté.
Le Professeur Jørn Lund, qui est aussi directeur de L’Institut de la Langue et de la Littérature danoises, retrace ici l’histoire de la langue danoise. Lund parle, entre autres, de la forte influence de l’anglais, des grands changements que subit la prononciation d’une génération à l’autre et des traits spécifiques qui font que le danois, vu de l’extérieur, semble, peut-être, un peu difficile à prononcer. Le linguiste aborde aussi la question de la mutuelle compréhension des langues nordiques et des affinités entre le danois et l’allemand.
Voir aussi le rubrique Langue et ÆØÅ


Histoire
De nos jours, on parle beaucoup, dans les autres pays européens, du modèle danois et de l’État du bien-être qui assure une égalité économique assez large aux citoyens. Le Danemark a connu une remarquable prospérité depuis la Seconde Guerre mondiale mais les soixante dernières années ne révèlent  pas toute la vérité sur le pays.
Dans une analyse captivante, le Professeur Knud J.V. Jespersen nous raconte l’histoire du Danemark et nous plonge dans des univers aussi différents que ceux des vikings, du christianisme,  des nombreuses  guerres contre les suédois, des  réformes agraires et des  mouvements pour la démocratie, au dix-neuvième siècle, qui ont abouti aux transformations profondes de la société dont l’héritage est toujours vivant sous le nom du modèle danois.


Littérature
Bien sûr, on ne peut pas résumer toute la littérature danoise en quatre pages. Même si le nombre des écrivains qui s’expriment en danois reste assez restreint par rapport aux autres langues, comme l’allemand ou le français, il y a pourtant une richesse littéraire étonnante dans le pays.
Avec la description faite par Johan de Mylius, on va certainement découvrir les écrivains qui ont le plus marqué le paysage littéraire et mental du Danemark. Il s’agit, entre autres, de Kierkegaard, Grundtvig, Hans Christian Andersen, Holberg, J.P. Jacobsen, Karen Blixen et toute la vague moderniste de l’après-guerre.


Éducation et formation
Le système éducatif est le miroir d’un pays et donne une certaine idée de la mentalité des citoyens. Le système éducatif danois ne se différencie  pas beaucoup de celui des autres pays européens dans l’optique de l’internationalisation, qui actuellement est devenue un mot-clé dans la société des savoirs, mais il y a quand même des différences non  négligeables par rapport aux autres pays.
L’article décrit soigneusement le fonctionnement de l’école primaire, de la formation des adolescents, de la formation supérieure et de la recherche.


Per Stig Møller
Per Stig Møller a enseigné à L’université Paris-Sorbonne de 1974 à 1976.
Avant de devenir ministre des affaires étrangères au Danemark, vous avez été un temps maître de langue de danois à la Sorbonne. Quel souvenir gardez-vous de votre séjour parisien et surtout, en quoi votre expérience à Paris-Sorbonne a pu jouer un rôle dans votre carrière ?

Une interview avec le ministre des affaires étrangères au Danemark Per Stig Møller

Contact

Contact - Ou apprendre le danois en France

Chaque enseignant a sa page de présentation sur ce site, veuillez cliquer sur le lien correspondant ou aller à la page Enseignement.

À l’université

Université de Caen Basse-Normandie
Département d'études nordiques
Esplanade de la Paix
14032 Caen Cedex 5
Tél. 02 31 56 56 30
http://www.unicaen.fr/
http://www.unicaen.fr/licence-langues-litteratures
Laila Flink Thullesen, Maître de langue,
Courriel : laila.flink.thullesen@gmail.com


Université Charles-de-Gaulle - Lille III
Département d'études scandinaves
B.P. 60 149
59653 Villeneuve d’Asq Cedex
Tél. 03 20 33 60 00
http://www.univ-lille3.fr/
www.univ-lille3.fr/portail/EtudesGermaniques
Lotte Nør Larsen, Maître de langue,
Courriel : norlarsen.lotte@gmail.com


Université Lumière - Lyon II
Département d'études scandinaves
Avenue Pierre Mendès-France
BP 11 - 69676 Bron Cedex 2
Tél. 04 78 77 31 36
http://www.univ-lyon2.fr/
http://langues.univ-lyon2.fr/rubrique.php3?id_rubrique=85


Université Paris-Sorbonne - Paris IV
Département d'études nordiques
108, boulevard Malesherbes
75850 Paris Cedex 17
Tél. 01 43 18 41 43
http://www.paris-sorbonne.fr/fr/
http://www.paris-sorbonne.fr/languesgermaniquesetscandinaves
Nanna Halck, Maître de langue,
Courriel : Nanna Halck


Université Marc Bloch - Strasbourg II
Département d'études scandinaves
24, Rue Descartes
67084 Strasbourg Cedex
Tél. 03 88 41 73 81
www-umb.u-strasbg.fr
www-umb.u-strasbg.fr/scandinave.html
Kristina Junge Jørgensen, Maître de langue,
Courriel : jorgensen@unistra.fr


Au lycée :

Lycée Lamartine, Paris
121, rue du Faubourg Poissonnière
75009 Paris
Tél. 01 42 41 13 85
http://www.ac-paris.fr/serail/jcms/s2_75574/lycee
Lene Scharling Thomsen, Professeur,
Courriel : cours.danois@gmail.com

Lycée International, Saint-Germain-en-Laye
Section danoise
Rue du Fer à Cheval
BP 523078175 Saint-Germain-en-Laye Cedex
Tél. 01 34 51 86 63
http://www.sectiondanoise.dk/
Margrethe Rønnow, Directrice,
Courriel : danskeafd@orange.fr

---
Voir aussi : http://frankrig.um.dk/

Langue



La langue danoise

1. Séjours d'études et bourses du gouvernement danois
Vous pouvez bénéficier d’un séjour d’études au Danemark si vous êtes étudiant en danois dans une des universités en France qui proposent cette formation (Paris, Lyon, Strasbourg, Caen et Lille).
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2. Stages d'été, témoignages d'étudiants
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3. Bibliothèques à Paris

- Bibliothèque Nordique
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- BnF. Département scandinave
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- Bibliothèque Publique d'Information (BPI), Centre Pompidou
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4. Liens vers des pages d'apprentissage sur l'internet
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5. Manuels et ouvrages d'enseignement
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Caen

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Université de Caen Basse-Normandie
Département d'Études nordiques
Esplanade de la Paix
14032 Caen Cedex
Tél. 02 31 56 56 30
www.unicaen.fr
http://www.unicaen.fr/licence-langues-litteratures-et-civilisations-etrangeres
Laila Flink Thullesen, Maître de langue
laila.flink.thullesen@gmail.com

L’enseignement du danois à l'Université de Caen, Basse-Normandie
Au Département des études nordiques à l'Université de Caen l'étude du danois est proposée de trois manières:
L’enseignement du danois à l'Université de Caen, Basse-Normandie

Au Département des études nordiques à l'Université de Caen l'étude du danois
est proposée de trois manières:

1)
Le cursus complet:
Un cursus supérieur intégral, de la licence au doctorat, pour les étudiants qui souhaitent devenir spécialistes du danois sans avoir étudié cette langue auparavant (niveau “grands débutants”). L'islandais est associé à ce diplôme.
L'enseignement en licence (3 ans) comprend des cours de langue (apprentissage du danois, expressions orale et écrite, grammaire, prononciation et traduction). Au programme également: histoire, littérature et civilisation des pays nordiques, initiation à l’islandais moderne et ancien.

2)
Le danois en option au titre d'une "Langue vivante" (LV2 ou LV3):
L'enseignement (deux premières années de licence) comprend des cours d'apprentissage du danois ainsi que deux heures hebdomadaires de littérature et de civilisation danoises en seconde année.

3)
Le Diplôme Universitaire d'études danoises:
Cette formation d'une durée d'un an permet à l'étudiant d'accéder au niveau de la troisième année de licence.



Enfin, le cursus de danois est accessible à titre d’auditeur libre.

Enseignement

Enseignement

Liens vers les pages des professeurs des universités et des lycées:
Caen l Lille l Lyon l Paris l Strasbourg l
Lycée Lamartine l Lycée International

Le danois est une langue officielle de l’Union Européenne. En France, l’étude de la langue et de la civilisation danoises est proposée dans cinq villes universitaires : Caen, Lille, Lyon, Paris et Strasbourg. En première année, l’enseignement se fait au niveau débutant et ne demande aucun pré-requis.

Les universités de Caen et de Paris IV proposent un cursus supérieur intégral, de la licence au doctorat. À Paris IV, le danois fait également partie des langues proposées en LEA (Langues étrangères appliquées). À côté du cursus complet, l’Université de Caen offre la possibilité d’étudier le danois soit comme une matière à option, au titre d’une « Langue Vivante » (2 ou 3), soit dans le cadre d’une étude donnant accès au niveau de la troisième année de licence après une formation d’un an, le Diplôme Universitaire d’études danoises.

À Lille, Lyon et Strasbourg, l’étude du danois est notamment proposée dans un parcours de licence : À l’Université Charles de Gaulle-Lille 3, le danois peut être étudié dans le cadre de la « Licence de langues scandinaves » (spécialité suédois-danois). Le danois peut y être étudié aussi comme langue mineure ou matière à option dans trois contextes différents : soit au titre du « DUFL » (qui donne accès à un diplôme en études danoises) ; soit comme « Langue Vivante 2 » ; soit en « FLE » ou en « Science de l’éducation ». L’Université Lumière Lyon 2 propose, pour sa part, le danois comme une option à partir du premier semestre et jusqu’au quatrième semestre du cursus universitaire. À l’Université Marc Bloch Strasbourg II, le danois peut être étudié jusqu’au niveau licence. Le danois y est également proposé en relation avec une étude du monde germanique dans le cadre de la formation « Langues et Interculturalité germaniques ».

Pour les élèves de collège et du secondaire, la Section danoise du lycée international de Saint-Germain-en-Laye propose des cours de danois du CP à la terminale, à raison de six heures hebdomadaires. Au lycée Lamartine, situé dans le IXe arrondissement de Paris, le danois est enseigné de la 4e à la terminale. Ici, on peut aussi suivre un cours destiné aux élèves des classes préparatoires HEC et un cours pour les élèves de BTS. La Maison du Danemark, située aux Champs-Élysées à Paris, propose également des cours du soir.

mardi 27 mars 2007

Evénements

Evénements à venir en 2013 :

Université Paris-Sorbonne (Paris IV)
Nous allons inviter des écrivains danois. 
Les dates seront communiquées bientôt.
Contact : Nanna Halck


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Evénements précédents 2011-12:

Université Paris-Sorbonne (Paris IV)
Voyage d'échange culturel et sportif à Copenhague
Herbergement dans une famille danoise !
28 janvier - 4 février 2011
Voir le programme
Programme en pdf


Centre Universitaire Malesherbes (Paris IV)
H.C. Andersen - voyages à Paris
Conférence par Kristina Junge Joergensen, maître de langue (Rome)
Mardi 15 février 2011
entrée libre
Infos : laila.flink.thullesen@gmail.com


Centre universitaire Malesherbes (Paris IV)
Journée rencontre avec des auteurs nordiques
Mardi 22 mars 2011
Infos : laila.flink.thullesen@gmail.com

Ecrivains danois présents :

Jonas T. Bengtsson : Submarino, Editions Denoël, 2011
(film Submarino, 2010, réalisateur Thomas Vinterberg (Festen)

Erling Jepsen : L'art de pleurer en choeur, Sabine Wespieser, 2010 + Sincères Condoléances, Sabine Wespieser (à paraître)



Événements précédents 2010 :

Centre Universitaire Malesherbes (Paris IV)
Rencontre avec Merete Pryds HelleL'étreinte du scorpion, Gaïa, 2010
Mardi 30 novembre 2010
11-12h
Salle 116
Infos : laila.flink.thullesen@gmail.com
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Centre Universitaire Malesherbes, Paris
Rencontre "La mer dans la littérature danoise"Ursula Andkjaer Olsen et Carsten Jensen
Mardi 23 mars 2010
Entrée libre
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Université Paris-Sorbonne (Paris IV)
Voyage d'échange à Copenhague
Janvier 2010Lire la suite






Événements précédents 2009 :

Centre Universitaire Malesherbes, Paris
Rencontre littéraire Merete Pryds HELLE et Ib MICHAEL
17 mars 2009
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De 1870 et jusqu'à la première guerre mondiale, des artistes suédois, danois, norvégiens et finlandais séjournaient en France pour parfaire leur talent artistique en représentant la vie quotidienne française. A travers une centaine d'œuvres, Le Palais des Beaux-Arts de Lille présente la particularité de ces maîtres venus du grand Nord.

Du 10 octobre 2008 au 11 janvier 2009
Le Palais des Beaux-Arts de Lille

Pour plus de renseignements: http://www.pba-lille.fr/



Evénements précédents 2008 :


Centre Universitaire Malesherbes, Paris
Une rencontre littéraire avec Janne Teller
Jeudi 13 novembre 2008 à 15h30
amphi 120
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Centre Universitaire Malesherbes, Paris
Conférence donnée par professeur Marc Auchet :
Andersen - un écrivain à part entière
Lundi 20 octobre 2008 à 18h
Salle 17
entrée libre
Renseignements : laila.flink.thullesen@gmail.com


Maison du Danemark
Journée européenne des langues
Portes Ouvertes - Information sur la langue danoise et sur les cours
26 septembre 2008, 16h30 - 19h15
Renseignements : www.maisondudanemark.fr

Université Charles-de-Gaulle Lille 3
Journée Portes ouvertes à Lille 3
Samedi 1er mars de 9h à 17h (le hall d'entrée)
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Centre Universitaire Malesherbes, Paris
Une rencontre littéraire avec Helle Helle et Kirsten Hammann
Lundi 17 mars, 12-14h, salle 213 bis
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Événements précédents 2007 :

Centre Universitaire Malesherbes, Paris
Une rencontre littéraire avec deux écrivaines danoises : Naja Marie Aidt et Christina Hesselholdt.
Mardi 27 novembre 2007 à 10h, salle 322
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Centre universitaire Malesherbes, Paris
Rencontre avec la traductrice Anne Charlotte Struve et l’écrivain Asger Schnack autour du roman La Triste Histoire d’Elvira Madigan et du lieutenant Sixten Sparre.
Lundi 10 décembre 2007 à 17h, salle 209
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Université Charles-de-Gaulle Lille 3
Søren Kierkegaard aujourd'hui : son impact sur la philosophie française moderne Leif Bork Hansen, écrivain et spécialiste de Kierkegaard, parle du grand philosophe danois.
15 novembre 2007 13h-15h
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Maison du Danemark 27 septembre 2007 17h-19h
Un rendez-vous à ne pas manquer pour découvrir la langue danoise !
Un forum d'information sur la langue et les cours de danois en région parisienne.
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Université Marc Bloch, Strasbourg
Entre langues
Quand les langues se rencontrent en Scandinavie

Journées d’étude organisées par le Département d’études scandinaves
12 avril 2007 16.00-19.00
et 13 avril 2007 10.00-18.00
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Une conférence avec deux écrivains du Danemark :
Pia Tafdrup et Solvej Balle

Mardi 27 mars 2007 à 10h, salle 28
Centre Universitaire Malesherbes
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Événements en 2006 :
Trois rencontres littéraires à Paris
Cycle de trois rencontres littéraires avec
1. Kirsten Thorup et Katrine Marie Guldager.
2. Ida Jessen et Morten Søndergaard.
3. Christian Jungersen et Jens-Martin Eriksen
LE DÉPARTEMENT D’ÉTUDES NORDIQUES
DE L’UNIVERSITÉ DE CAEN A 50 ANS

Colloque international : « Langue et Identité »


Rencontres avec Jens Christian Grøndahl
Au cours du mois d’avril, un grand nombre de lecteurs français ont saisi l’occasion de rencontrer le romancier et essayiste danois, Jens Christian Grøndahl.

La littérature danoise contemporaine
Benn Q. Holm
Mercredi 15 mars 06 nous avons rencontré à la Sorbonne
un écrivain danois, Benn Q. Holm.



Événements en 2005 :
Æ Ø Å
Plus d’une centaine d’auditeurs ont profité d’une soirée sur la langue danoise mardi le 11 octobre 05 à la Maison du Danemark à Paris pour se familiariser avec cette culture du Nord. La soirée, axée autour de différents aspects de la langue danoise, était une bonne occasion de découvrir cette langue parlée par un peu plus de cinq millions de personnes.


La meilleure poésie danoise pour le moment
A la Sorbonne, au Département d'Etudes nordiques, se sont rencontrées lundi 17 octobre 05 deux poétesses danoises remarquables : la célèbre Inger Christensen (née en 1935) et Ursula Andkjær Olsen, très jeune mais prometteuse (née en 1970).


La littérature danoise contemporaine
– deux écrivains à la Sorbonne
Mercredi le 25 mai 05 dans un amphithéâtre ensoleillé et très chaud au Centre Universitaire Malesherbes à la Sorbonne à Paris se déroulait une conférence sur la littérature danoise contemporaine avec les écrivains Katrine Marie Guldager et Jan Sonnergaard.

lundi 12 mars 2007

Ramsland

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Morten Ramsland

Hundehoved

En mai 2005, l’auteur danois Morten Ramsland publia son deuxième roman Hundehoved, Tête de chien, sept ans après Rêves d’acacia. Ramsland, né en 1971, fit ses débuts en 1993, avec le recueil de poèmes Quand les oiseaux s’éloignent. Trois livres pour enfants font également partie de son œuvre. Tête de chien, grand succès critique et publique au Danemark, a déjà été vendu dans une douzaine de pays à travers le monde et sortira en traduction française en 2007, chez Gallimard. Le livre a récemment obtenu le Grand Prix des libraires danois.

« Quelque part dans l’est de l’Allemagne mon grand-père paternel traverse une plaine en courant. » La première phrase du roman de Morten Ramsland est fondamentale, dans tous les sens du mot : le 5 mars 1944, à l’aube, le grand-père du narrateur s’échappe du camp de concentration de Sachsenhausen avec un ami. Les soldats allemands et leurs chiens sont à ses trousses. Tout aurait pu s’arrêter là, note le narrateur, Asger, qui naîtra vingt-sept ans plus tard ; en 1971, comme son auteur. En effet, tout aurait bien pu s’arrêter là, parce qu’Askild Eriksson, le grand-père, et son ami, Herman Hemning, se font rattraper par les Allemands qui décident, comme un jeu, de ne laisser survivre qu’un seul des deux fugitifs : celui qui tuera l’autre. Le gagnant sera Askild, homme condamné au meurtre, et désormais marqué par une profonde culpabilité innocente.
À partir de cet événement primordial, la honte et le remords hanteront la famille dano-norvégienne Eriksson qu’Askild fonde dans la douleur après son retour d’Allemagne. Revenu à Bergen, sa ville natale, il réussit à obtenir la main de Bjørk, fille du grand armateur Thorsten Svensson qui, à la suite d’une faillite et d’une hémorragie cérébrale causées par la guerre, n’est plus en mesure de s’opposer à la liaison entre cet homme rustre, fils d’un simple navigateur, et sa fille cadette, relation timidement commencée quelque temps avant la captivité d’Askild. À cette époque, c’est-à-dire bien avant le meurtre forcé de son ami, l’innocence du jeune ingénieur en génie maritime était déjà profondément entachée : car, Askild Eriksson n’a été envoyé en camp de concentration ni comme juif ni comme opposant au nazisme. Non, en fait au cours de ses études Askild s’était enrichi en faisant de la contrebande, activité qu’il avait poursuivie après l’occupation de la Norvège jusqu’au moment où il s’était fait arrêter pour avoir essayé de vendre à l’armée allemande une cargaison de bois de construction volée dans ses propres entrepôts.
Comme le signale la première phrase du roman, l’histoire des Eriksson est une histoire à risque : au début, tout ne tient qu’à un fil. « La réalité n’est pas pour les enfants », dira plus tard le grand-père à ses petits-enfants Asger et Stinne, c’est-à-dire au narrateur et à sa sœur. Entre-temps, Askild Eriksson est devenu père de famille, alcoolique et peintre cubiste. Il passe en outre sa vie à se faire licencier de chantier naval en chantier naval parce que ses dessins professionnels débordent d’une imagination artistique peu pratique dans la construction des bateaux. En revanche, cette imagination fait défaut à son travail nocturne d’artiste peintre où les vapeurs de térébenthine se mélangent à son haleine alcoolisée sans vraiment faire œuvre. À cause des licenciements réguliers d’Askild, les Eriksson s’habituent d’ailleurs vite aux déménagements : après avoir fait le tour des grandes villes maritimes norvégiennes, ils finissent au Danemark, d’abord à Ålborg, au nord, et ensuite à Odense, sur l’île de Fionie.
À Odense, la ville natale du grand conteur danois H. C. Andersen, la vie change pour les trois enfants d’Askild et Bjørk : Niels, l’aîné, Anne Katrine, sa sœur retardée, et Knut, le petit frère. Chez les Eriksson, les hommes sont presque toujours marqués par le désir de s’enfuir de leur responsabilité, de leur origine, des femmes et de leurs propres envies. Pour Niels - appelé Flapøre, Feuille de chou, à cause de la taille de ses oreilles -, il importe surtout de ne jamais finir comme son père. Par conséquent, il se plonge dans des études commerciales, fait la connaissance de la fille d’un encadreur - dans laquelle il reconnaît une jeune femme vaguement féerique qu’il avait rencontrée quelques années auparavant, au cours d’une longue errance forestière, étant sous l’influence des champignons hallucinogènes - et devient rapidement père lui-même, par accident. Puis, il entreprend une carrière dédiée au dépècement d’entreprises et à la fraude fiscale. Son petit frère, Knut, choisit pour sa part, à l’âge de quatorze ans, une autre tradition nordique, plus ancienne celle-là : il s’engage comme matelot et s’échappe ainsi dans le grand « nulle part » de la mer, laissant seule à la maison familiale, Anne Katrine, la sœur retardée, dont les désirs encombrants ne trouveront jamais de véritable issue.
Le seul vrai problème des Eriksson est, si l’on veut, la réalité. « À cette époque-là, le monde était réel », dit encore le grand-père Askild à ses petits-enfants, en parlant des volées de coups paternelles de sa propre enfance. « Il n’y a pas de malheur si grand qu’on ne puisse y échapper », chuchote de son côté le spectre de l’arrière-grand-père maternel - Rasmus Svensson, appelé Rasmus les Crocs, en l’honneur de ses méthodes commerciales - dans les gigantesques oreilles de Niels, le soir de la naissance de la sœur de celui-ci, quand il se trouve comme d’ordinaire sous l’évier en train de dessiner les petits monstres qui sont l’insigne de son enfance. Les conseils de Rasmus les Crocs, finement dépourvus de considérations éthiques, traversent la boue, les feuilles et autres saletés que les enfants des différents quartiers norvégiens ont pris l’habitude de mettre dans les oreilles de Feuille de chou, et retentissent ensuite dans le récit que s’applique à faire son fils, Asger, de toutes ces histoires familiales qui ne supportent pas toujours la lumière du jour.
La narration de Hundehoved commence pour Asger au moment où il revient d’Amsterdam, après un exil de sept ans consacré à une vie d’artiste peintre qui n’a laissé que des toiles blanches. Avant même son départ pour Amsterdam, son père, Niels, et son grand-père, Askild, ont déjà disparu : le premier dans un accident au Mont Blakhsa, dans l’Himalaya, accompagné de sa maîtresse, une aventurière dano-canadaienne, et le deuxième d’un cancer de l’estomac qui lui offrit, pour en finir avec la vie, une paix aussi tardive que paradoxale. Si Asger revient, c’est surtout parce qu’il se sent appelé par les étranges envois de sa grand-mère mourante : Bjørk, la veuve d’Askild, qui rompt par ses cartes postales excentriques un silence de dix ans, survit à présent seulement grâce aux boîtes de conserves en provenance de Bergen, contenant l’air pur de sa ville natale qu’un membre de la famille de Norvège prend le soin de lui envoyer une fois par semaine. Avec le retour d’Asger, les histoires interdites rentrent également à la maison, c’est-à-dire au fond de ces choses erikssoniennes cachées depuis toujours, enrichies maintenant de la légende d’un vrai trésor familial enfoui. De la bouche de sa grand-mère, Asger entend donc le récit de ces relations maudites qui furent en fin de compte aussi, doit-il reconnaître vers la fin, « le mastic qui maintint notre famille ». Ensuite, il les fait repartir une fois de plus, en racontant tout ce qu’il entend à une autre paire d’oreilles encore, celle de sa sœur qui ne fait pas toujours confiance aux anecdotes familiales qu’offre son frère. Par cet héritage des oreilles, Asger réussit à refaire ce tableau des Eriksson dont la représentation échappait à Askild, le premier peintre. Peut-être arrive-t-il même à se réconcilier avec le souvenir de cette tête de chien qui donne au roman son titre, être aussi simplet que dévorant qui se cachait toujours dans un petit espace sous l’escalier - jusqu’au soir où Asger fut le témoin coupable de son agonie, avec des conséquences effrayantes aussi bien pour lui-même que pour toute la famille.
Ainsi, le livre de Morten Ramsland offre une vaste histoire de la culpabilité et de la honte dans leurs versions scandinaves modernes. Par là, il rappelle également certains des plus grands romans familiaux de la deuxième moitié du 20e siècle : Cent ans de solitude de Gabriel Garcia Marquez et Les enfants de minuit de Salman Rushdie, notamment, mais aussi Le monde selon Garp de John Irving et L’oratorio de noël de Göran Tunström. « Ne laisse pas l’obscurité te traverser », dit un jour Niels, Feuille de chou, à son fils Asger, le narrateur : « C’est beaucoup mieux de traverser l’obscurité soi-même. »


Christian Bank Pedersen, Université Lumière Lyon II

dimanche 11 mars 2007

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Paris IV sorbonne
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Lycées
Paris, Lycée Lamartine
http://www.ac-paris.fr/serail/jcms/s2_75574/lycee
St. Germain en Laye
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Autres cours


Cours du soir à Paris


Maison du Danemark / Eglise Danoise
Cours de différents niveaux

2h consécutives hebdomadaires
Renseignements auprès de Lis Overby (professeur) : 

01 43 26 66 62, lisoverby@wanadoo.fr



Formation Continue, Université Paris-Sorbonne (Paris IV)
Cours de danois, 2 niveaux, 2 heures par semaine
Enseignante : Laila Thullesen ou Lene S. Thomsen
Plus d'infos : http://www.paris-sorbonne.fr/formationcontinue
(Formation Continue, Catalogue, Langues du Monde)


Berlitz Tél. 01 44 94 50 20

Nouvelles Frontières Tél. 01 43 22 98 28

Linguarama Tél. 01 47 73 00 95

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Tél. 05 61 22 45 10
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Langue
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Littérature
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Le site de la littérature danoise
http://www.litteratursiden.dk/
La langue et la littérature danoises
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http://www.sk.ku.dk/
Société de Søren Kierkegaard
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Sur le Danemark en général
Site du secteur public
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Information
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Le Danemark à Paris
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Bibliothèque Nordique à Paris
www-bsg.univ-paris1.fr/nordique/home.htm
L'église danoise à Paris
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Fondation danoise,
Cité Internationale Universitaire de Paris
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La Maison du Danemark à Paris
http://www.maisondudanemark.dk/

samedi 10 mars 2007

Livre PIAZZA BUCAREST

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Présentation d'une œuvre
Jens Christian Grøndahl

Jens Christian GRØNDAHL

Piazza Bucarest

« Scott et Elena. Les contours de l’histoire apparaissaient en des moments éparpillés. » Ainsi, le narrateur commente son propre récit au début du dernier roman de Jens Christian Grøndahl publié en français, Piazza Bucarest. Il poursuit : « Ce que j’avais vu, entendu ou seulement saisi, ce qu’il m’a raconté et ce que j’ai seulement pu imaginer. La différence serait insignifiante si mon intention était d’écrire un roman de plus, mais Scott et Elena ne sont pas des personnages de roman. » Et pourtant, le narrateur qui parle ici chez Grøndahl est bien romancier. Mais à présent il ne veut pas faire une œuvre littéraire : il cherche à retracer les itinéraires qui lient et qui séparent Scott, un homme d’origine américaine qui fut dans le temps marié à la mère du narrateur, et Elena, une jeune femme roumaine que Scott aida à quitter son pays quelque temps avant la fin de la dictature de Ceausescu. Quelles sont les histoires derrière les destins de ces deux étrangers que le hasard des choses et du temps font atterrir au Danemark ?

Le premier à arriver au pays est donc Scott. Il vient d’abord comme touriste ordinaire dans les années soixante et ensuite il y reste, quand éclate la guerre au Vietnam, pour échapper à l’appel de l’armée américaine. Devenu photographe de presse, il fait la connaissance d’Elena pendant un séjour professionnel en Roumanie où elle travaille comme guide-interprète. Dans leur rencontre et le mariage blanc qui en résulte, il y a le désir timide de l’homme d’une quarantaine d’années qui, peu de temps avant, s’est fait quitter par sa première femme — désespérée par son apparente indolence —, et il y a l’espoir d’une jeune étudiante de trouver une issue au paysage désuet de la Roumanie des années quatre-vingt. Mais dans cette rencontre il y a également les histoires cachées par la face visible des parcours : « Car, à la raconter, on raccourcit une longue histoire. Une vie, ne serait-ce qu’une période de cette vie, est tellement longue que l’on ne parviendra jamais à la rendre entièrement. » Pour le narrateur, ce romancier qui ne souhaite rien inventer ici, il est question des points de fuite de l’histoire, c’est-à-dire de ces moments fondamentaux, parfois apparemment superflus, auxquels aucune narration n’est en mesure de rendre justice véritablement : des moments à première vue sans sens qui sont peut-être la prose du monde même.

Dans Piazza Bucarest, le seul personnage à ne jamais être nommé est précisément le narrateur. En fait, ce narrateur est aussi bien l’inconnu de son propre récit qu’un anonyme respectueux de la singularité de ce qu’il raconte. Contrairement à Scott et Elena, qui ne restent pas déterminés par ces origines desquelles ils se sont affranchis sans les réprimer, le narrateur semble marqué par une certaine fuite de l’existence. C’est peut-être bien son histoire à lui : il ne veut pas écrire une œuvre de plus, mais faire un récit à même la réalité, sans distance artistique. Mais, au cours de ce récit, il découvre encore et encore qu’il n’y a pas de réalité à raconter sans cet écart littéraire comme tel. Les histoires brutes n’existent pas. C’est pourquoi son anonymat est à la fois sa force et sa défaite : il veut se retirer devant ce qu’il y a à dire, mais il sait qu’on ne peut pas avoir d’histoire sans voix. Ce qu’il veut présenter, à savoir les moments aussi insignifiants que décisifs de la vie, est peut-être bien ce qui échappe à tout roman. Pour cela, ces moments restent le désir et le souci de toute écriture.

Entre autres, le narrateur ne sera jamais comme Scott, cet homme étranger qui devint autrefois son père parce qu’il était là : Scott est caractérisé par une singulière tranquillité, il se laisse « porter par la réalité du moment » et il sait « laisser passer le temps et […] laisser le temps tout emporter avec lui ». Ce mode d’être, le narrateur ne l’atteindra pas. En ce sens, Scott est la relation au monde que le narrateur ne peut pas avoir : « Sa relation attentionnée aux choses et son observation également attentive de tout ce qui se mouvait alentour l’ont fait se sentir en contact avec le monde, et moins seul. »

Seul, Scott le sera de nouveau quand Elena le quitte à son tour, comme la mère du narrateur l’avait fait avant elle. D’abord, elle laisse leur mariage blanc se transformer en autre chose qu’une vie maritale officielle : « Comme si cela avait toujours été l’objet qui mettait la main sur le désir, et non le contraire. » Ensuite, peu de temps après, elle vide ses placards et s’en va brutalement, sans véritable explication. Lorsque une lettre adressée à Elena arrive de Roumanie, Scott demande au narrateur de partir à sa recherche pour lui remettre l’envoi qui enferme effectivement le passé inconnu de cette femme toujours au milieu, entre les deux. Au bout du voyage qui s’ensuit, le narrateur doit affronter non seulement ses propres désirs antérieurs, mais aussi les failles, les hasards et les pertes dans la vie d’Elena au moment où celle-ci lui offre son récit tout en gardant sa part de secret. Ainsi, les fondements du travail de ce romancier qui ne souhaite pas faire de la littérature ici vacillent sous le passé de l’autre. Il se met à l’écoute et au service d’une histoire qu’il ne connaîtra jamais vraiment : « D’une certaine façon », remarque-t-il au sujet de la femme dont il essaye de suivre les trajets, « les côtés inconnus de son histoire constituaient sa seule liberté, son unique refuge. »

Avec sa discrétion habituelle, Jens Christian Grøndahl livre dans Piazza Bucarest une réflexion fondamentale sur ces mouvements, hésitations et détours presque imperceptibles qui créent les histoires. Et la discrétion de l’auteur est toujours magnifiquement transmise par la traduction d’Alain Gnaedig. Comme dans ces lignes où le narrateur contemple, lors de son passage des Alpes à la recherche d’Elena, les différences de perspective qu’ouvre le parcours : « Si de la vallée couverte de forêts, on distinguait nettement la cime, en revanche, de celle-ci, on n’aurait pu localiser le point d’où elle était observée, au milieu de la masse d’arbres. » En effet, la vue d’en haut peut signifier la perte de ce regard qui fait finalement toute la différence, à savoir le regard qui s’efforce de frayer un chemin dans la densité des traits singuliers de la vie même.


Christian Bank Pedersen, Maître de langue



Jens Christian Grøndahl, Piazza Bucarest

Roman traduit du danois par Alain Gnaedig

Gallimard. 182 p., 17,50 €



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